Le témoignage de S. 30 ans.
Je suis née dans une famille catholique dans laquelle la foi est très importante. J’ai eu une instruction catholique. J’étais très curieuse, les choses de Dieu m’intéressaient beaucoup. Je Le voyais comme un membre de ma famille.
Mais ado, je me suis mise à être très en colère contre ma famille et comme Dieu en faisait partie, j’étais en colère contre Lui aussi. Un jour, à la messe, je Lui ai dit que je ne croyais plus en Lui pour Lui faire mal, un peu comme un ado qui dit à son parent « je te déteste ». La colère a continué de grandir et pour ne rien arranger, j’avais une amie très anti-catho qui l’alimentait. Je suis partie en guerre contre Dieu et contre la foi, je ne manquais jamais une occasion dire tout le mal que je pensais de l’Eglise, je méprisais tout particulièrement le dogme trinitaire et la dévotion à la Sainte Vierge. Puis je me suis dit qu’il fallait être cohérente avec mes nouvelles certitudes et j’ai écrit une lettre d’apostasie pour faire enlever mon baptême
Après avoir écrit ma lettre, j’ai parlé à mon entourage de ma démarche. Même les non-cathos ne comprenaient pas cette décision qu’ils trouvaient trop radicale. Ma mère en souffrait beaucoup. Pour contrer leurs arguments, j’ai décidé de leur prouver que la foi de l’église était fausse en me reposant sur la Bible, que j’ai passé plus d’un an à lire. Je stabilotais tout et j’avais un code couleur. J’ai recoupé tous les passages selon leur code et j’ai constitué une liste de questions. Une vraie enquête. Au cours de ma lecture, un verset a tout de même résonné en moi, “Au commencement etait la Parole; et la Parole etait aupres de Dieu; et la Parole etait Dieu.” Jean 1:1. Mais je n’y ai pas fait attention et je me suis dit que quitte à avoir cette liste, autant poser mes questions à un prêtre pour écouter les arguments “de l’adversaire“. J’ai alors rencontré un prêtre du diocèse qui a compris que la vraie demande, ce n’était pas que quelqu’un réponde à mes questions, mais qu’on entende ma révolte et ma peine. Et lui ne m’a pas lâchée.
Le chemin a été très long, mais après quelques années et beaucoup de rebondissements, je suis revenue à la foi. Je suis devenue catéchiste et aujourd’hui j’ai une mission dans le diocèse. Je n’ai jamais envoyé ma lettre d’apostasie et parfois, dans le cadre de ma mission, j’en reçois. Ça me fait toujours un pincement au cœur, je me demande si ces personnes aussi sont blessées comme je l’étais et je me dis que si elles aussi avaient rencontré quelqu’un qui les comprenne, elles n’en seraient peut-être pas là. Ma mère a été très soulagée. Mes amis n’ont pas toujours compris la place que cette quête spirituelle prenait dans ma vie mais ils m’ont toujours beaucoup soutenue.
Pour moi, se convertir, c’est changer de grille de lecture de monde, changer de lunettes. Ma foi fait partie intégrante de ma vie. J’ai reçu beaucoup de grâces au début de ma conversion et ça semblait très facile d’aimer Dieu et de vivre selon les principes de la foi. Maintenant, c’est un peu plus difficile, je dois faire davantage d’efforts et je chute souvent, mais je la vis avec plus de liberté qu’au début parce que je sais que Dieu est patient et qu’après ce qu’on a traversé, plus rien ne peut nous séparer.
Merci, Jésus
Jésus, c’est ma grande histoire d’amour, c’est mon pilier.
Merci de m’avoir laissée assez libre pour m’en aller, d’avoir laissé la porte ouverte et de m’avoir accueillie quand je suis revenue.