Se laisser saisir par le Saint Suaire

QU’EST-CE QUE LE SAINT SUAIRE?

C’est le linceul dans lequel, selon la tradition, le corps du Christ après sa mort en croix fut enveloppé et déposé dans une tombe neuve.

 

DE L’ÉVANGILE SELON SAINT MARC – Mc 16,46

…Joseph d’Arimathie, ayant acheté un linceul, descendit Jésus, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe qui avait été taillée dans le roc.

 

DE L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN – Jn 20,6

…Alors arrive aussi Simon-Pierre, qui le suivait; il entra dans le tombeau; et il voit les linges, gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit.

 

COMMENT LE SAINT SUAIRE EST ARRIVÉ JUSQU’À NOUS ?

Avant le 14ème siècle le Suaire pourrait avoir été conservé en Turquie (d’abord à Edesse, aujourd’hui Urfa, puis à Constantinople) et aussi en Grèce, à Athènes. Les documents historiques attestent la présence du Suaire en France, a Lirey (milieu du 14ème siècle) et à Chambéry (début du 16ème).
La Relique arrive à Turin (Italie) en 1578, elle s’y trouve toujours en la Cathédrale de la ville.

DU 1er AU 14ème SIÈCLE
Pendant quelques siècles le Suaire pourrait avoir été conservé replié, de façon à rendre visible uniquement le visage de l’homme crucifié. Mais à Constantinople, en 1204, le croisé Robert de Clary témoigne avoir vénéré dans l’église des Blachernes le Suaire entièrement déployé à la verticale. Déjà à cette époque on pensait qu’il avait servi à envelopper le corps de Jésus.

LIREY, MILIEU DU 14ÈME SIÈCLE
Après 150 ans environ le Comte de Lirey, Godefroy de Charny, un chevalier français pieux et valeureux, confie le Suaire sans en révéler l’origine à la confrérie qu’il a lui-même fondée. Le médaillon ci-dessous, en grande partie intact, est le souvenir d’une exposition du Suaire à Lirey.

CHAMBÉRY – DE 1453 À 1578
En 1453 Marguerite de Charny cède le Suaire au Duc de Savoie qui le dépose dans la Chapelle du Château de Chambéry. C’est là quen 1532 un violent incendie détruira le reliquaire et laissera sur le drap de graves brûlures. Par chance, l’image de l’homme du Suaire est presque intacte.

LES DOMMAGES DE L’INCENDIE DE 1532
Dans les secteurs encadrés on a mis en évidence les zones du Suaire rapiécées par les Clarisses de Chambéry en 1534 et restées telles quelles jusqu’aux travaux de restauration, en 2002, en vue de la conservation de la Relique.

TURIN – 1578
Pour aller au devant de Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, qui avait décidé de se rendre à pied en Savoie pour vénérer le Suaire à la suite d’un vœu fait pendant une épidémie de peste, le Duc Emmanuel Philibert procède au transfert de la relique à Turin.

LA DÉCOUVERTE
Le Suaire est photographié pour la première fois en 1898 par l’avocat Secondo Pia. On découvre alors que l’image sur le Linceul fait office de négatif photographique. Sur la plaque du photographe on voit apparaître, au lieu d’un négatif, l’image réelle d’un homme qui présente tous les signes de la passion du Christ.

.EXPLORONS LES DETAILS !

LES ÉPINES
…Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête… et ils lui donnaient des coups (Évangile de Jean).

L’empreinte de sang en forme de «3» renversé (qu’on voit ici dans le bon sens, s’agissant du négatif photographique) correspond au décalque d’un filet de sang coagulé sur le front. Le cuir chevelu présente une série de lésions de petit diamètre qui peuvent avoir été causées par les épines. La distribution des blessures par pointe, en correspondance du front et la nuque du crucifié, fait penser à un entrelacement de branches épineuses enfoncées sur la tête.

LA FLAGELACION
De nombreuses traces d’une flagellation exécutée avec différents instruments, couvrent surtout la surface postérieure du corps de l’Homme du Suaire.

 LE DOS
Pilate prit alors Jésus et le fit flageller. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu-dit du Crâne – ce qui se did en hébreu Golgotha (Évangile de Jean).

LE POIDS DE LA CROIX
Les expert de médecine légale ont remarqué que sur les épaules de l’homme du Suaire certaines blessures de la flagellation apparaissent altérées, comme si un objet lourd (probablement le bras horizontal de la croix) avait exercé une certaine pression.

LES MAINS
Au niveau du poignet gauche on remarque l’empreinte d’une coulée de sang émanant d’une blessure vraisemblablement provoquée par un clou. Les traces de sang, présentes sur les deux avant-bras, sont la preuve qu’il y avait aussi une blessure par clou au poignet droit.

Les clous ont traversé les poignets et non les paumes des mains, ce qui est parfaitement correct du point de vue anatomique; la perforation des paumes n’aurait pas résisté au poids du corps crucifié.

LES PIEDS
Le membre inférieur gauche semble plus court que le droit, la rigidité cadavérique l’ayant fixée en position fléchie. L’empreinte du pied droit est nettement visible, on y distingue le trou de sortie d’un clou. On voit également très bien l’empreinte du talon gauche.

LES CLOUS
Il n’y aurait pas eu quatre mais seulement trois clous utilisés pour la crucifixion: deux pour les mains et un pour les pieds superposés

LE CÔTÉ
…Mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau (Evangile de Jean).

SANG ET EAU
Le côté droit du thorax présente une large blessure par laquelle il sortit du sang et du sérum. Ses caractéristiques évoquent un coup de lance porté dans le 5ème espace intercostal, mais seulement après la mort du sujet.

QUI ÉTAIT CET HOMME?
Personne jusqu’ici n’a pu expliquer les modalités de la formation des empreintes du Suaire. Le linceul a certainement enveloppé le cadavre d’un homme torturé et mis à mort de la même façon que Jésus, comme les Évangiles nous le rapportent. Jean-Paul II en a parlé comme d’un «miroir de l’Évangile».

LE SAINT SUAIRE ET L’ORDINATEUR
L’image du Suaire présente des caractéristiques uniques et singulières: cest un négatif, comme nous l’avons déjà dit. La recherche par ordinateur a en outre démontré qu’il contient des informations tridimensionnelles, ce qui signifie que le drap funèbre a bien enveloppé un corps humain.

POURQUOI ALLER VOIR LE SAINT SUAIRE?
S’approcher du Suaire aide à prendre conscience du drame de la passion du Christ et à accepter nos propres souffrances dans l’optique de la vie éternelle. En ce qui concerne la dévotion le Saint Suaire n’est pas une fin en soi, mais une invitation à accueillir le mystère du Salut, une invitation à la conversion et à l’abandon à la miséricorde divine.

 

UNE FENÊTRE SUR LE MYSTÈRE DU CHRIST
« Quel que soit le jugement historique et scientifique que des spécialistes de valeur voudront bien exprimer à propos de cette surprenante et mystérieuse relique, nous ne pouvons pas manquer d’exprimer des voeux pour qu’elle serve a conduire les visiteurs non seulement à une observation profonde et sensible des traits extérieurs et mortels de la merveilleuse figure du Sauveur, mais quelle puisse aussi les introduire dans une vision plus pénétrante de son mystère caché et fascinant » (Paul VI). 

Chaque jour de 15h00 à 18h00, il est possible de visiter le Musée du Saint Suaire, Via San Domenico 28 – 10122 Torino.

Accès limité en fonction de l’affluence.

Vous trouverez ici une description de ce musée.